Ouverture d’un Consulat des Etats-Unis à Dakhla: Trois questions à Amine Mernissi, expert en immobilier
Casablanca – L’expert en immobilier et auteur du guide “Répons’IMMO”, Amine Mernissi, livre, dans un entretien à la MAP, une analyse sur l’impact de l’ouverture d’un Consulat des Etats-Unis à Dakhla à vocation économique, et des futurs investissements américains sur l’évolution de l’immobilier dans cette région. En voici la teneur:
1- Comment l’ouverture de ce consulat va-t-il se répercuter sur le développement des provinces du Sud ?
Les perspectives d’ouverture d’un consulat américain à Dakhla constituent une extraordinaire opportunité de développement de nos provinces du Sud. Désormais, Dakhla et par extension l’ensemble du Sahara marocain seront sur les agendas économiques des décideurs mais aussi à portée du marché américain. C’est un formidable levier social, économique et financier qui se dessine. Je pense notamment à ce coup de projecteur mondial donné à présent aux potentialités halieutiques de la région et des nouveaux débouchés d’export vers le continent américain. Mais également au secteur touristique qui sera dorénavant promu par les Tours Opérateur américains. Ce consulat américain, à l’instar des autres consulats d’autres pays déjà ouverts ou dont l’ouverture est annoncée dans les jours prochains, participeront à l’essor global d’une région où le Maroc a investi massivement depuis plus de 45 ans. Aujourd’hui, le Maroc se voit légitimement récompensé et rejoint dans cet effort par la communauté internationale. Et de la manière la plus éclatante!
2- Quelle place devrait être accordée à l’immobilier, que ça soit le résidentiel ou le commercial, dans ces régions ?
En matière d’immobilier, c’est un sursaut inédit qui est attendu ! Il libérera une énergie nouvelle. En effet, Dakhla est appelée à devenir, à terme, cette ville cosmopolite, internationale, où diplomates et personnel consulaire y éliront domicile et côtoyant harmonieusement les autochtones. Une nouvelle demande et donc offre en matière résidentiel, notamment dans le segment moyen et haut standing devrait voir le jour, sans pour autant délaisser le logement social, qui doit être encore plus qualitatif. Par rapport à l’immobilier commercial, une offre de bureaux, de plateformes logistiques mais aussi d’espaces commerciaux (mall par exemple) devrait être également programmée. L’expertise américaine en la matière ne peut être qu’appréciable et les investissements avec des partenaires marocains seraient une option mutuellement profitable.
3- Concrètement, comment le secteur immobilier marocain et l’ensemble de son écosystème pourront-ils tirer profit de ces futurs chantiers ?
Le secteur immobilier, et l’ensemble de l’écosystème, pourra tirer profit pleinement de ce développement s’il sait rester à l’écoute d’abord des habitants de Dakhla. Il faut un développement ordonné et respectueux des US et coutumes locales. Il ne faudrait surtout pas aller trop vite et tenter de plaquer un modèle séduisant sur le papier, mais qui dans la pratique peut s’avérer agressif ou inadapté. D’un point de vue architectural, développement et planification urbaine, densité, espaces verts,… il s’agit de trouver le bon dosage pour que la modernité épouse la tradition et la culture sahraouie millénaire de façon harmonieuse et pérenne. Dakhla doit se développer et certainement se moderniser davantage. Le défi de nos opérateurs de l’immobilier est de veiller à lui conserver son âme !